Luc Carvounas, Maire d’Alfortville (94) et président de l’Union Nationale des Centres Communaux d’Action Sociale (UNCCAS) Le CCAS n'est pas une option, c'est le coeur social de la République locale.


À l’heure où un amendement parlementaire menace de rendre facultatifs les Centres communaux d’action sociale (CCAS), Luc Carvounas, Maire d’Alfortville (94) et président de l’Union Nationale des Centres Communaux d’Action Sociale (UNCCAS), tire la sonnette d’alarme. Pour lui, il s’agit d’une véritable ligne rouge. Alors que la précarité progresse, y compris chez les salariés, le CCAS demeure, plus que jamais, un pilier de la cohésion sociale et territoriale.
“Derrière le mot ‘maire’, il y a le CCAS. Il est le premier et le dernier kilomètre de l’action sociale.”

Un amendement dangereux pour les communes
Un amendement du gouvernement visant à rendre les CCAS optionnels pourrait prochainement être débattu au Sénat. Face à cette perspective, plusieurs associations d’élus – l’UNCAS, l’AMIF, Ville de France, MRF et PVF – ont choisi de s’unir pour alerter les parlementaires. Tous estiment qu’un tel recul porterait un coup supplémentaire à un écosystème communal déjà fragilisé par des transferts de compétences non compensés.
“Transformer les CCAS en variables d’ajustement budgétaire serait une faute sociale et territoriale.”

Un maillon central de toutes les politiques publiques locales
Luc Carvounas a rappelé que les CCAS sont au cœur de la lutte contre la précarité, qu’il s’agisse d’aide alimentaire, d’accès à l’énergie ou au logement. Ils jouent également un rôle majeur dans l’insertion sociale à travers l’hébergement d’urgence et l’accompagnement assuré par les travailleurs sociaux. Ils interviennent aussi dans la prise en charge du vieillissement, puisqu’ils gèrent 60 % des résidences autonomie et 10 % des EHPAD. Surtout, les CCAS permettent la domiciliation administrative, condition indispensable pour l’accès aux droits
“Sans domiciliation, rien ne peut suivre. Et pourtant, c’est ce que certains élus redoutent encore de faire.”

Une demande sociale en forte hausse
Les besoins explosent : 95 % des CCAS interrogés constatent une hausse de 30 % des demandes d’aide. Plus de la moitié de ces nouvelles sollicitations émanent de personnes en CDI, parmi lesquelles des travailleurs pauvres, des retraités ou encore des étudiants. 
 “La précarité ne touche plus seulement les marges. Elle est désormais diffuse et silencieuse.” 
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